Santorin, l’île aux merveilles

Perle des Cyclades

L’archipel de Santorin ou Thíra [fira] en grec est un ensemble d’îles volcaniques au beau milieu de la mer Égée, dans les Cyclades. Avec ses 75 km2 et une surface viticole cultivée de 1400 hectares, Santorin bénéficie d’un terroir unique au monde. C’est pour mieux le découvrir que nous avons décidé de nous rendre chez le pionnier de la viticulture biologique, le domaine Hatzidakis.

Le ferry nous débarque au pied d’une montagne de schistes aux couleurs tantôt ocre, tantôt ébène dont les lacets me donnent déjà le tournis. C’est parti, nous montons pendant plusieurs minutes derrière les nombreux bus de touristes. Une fois en haut, il nous faut demander notre chemin à l’autochtone pour être sûrs que nous allons bien vers le domaine qui nous accueille quatre jours durant.

Domaine Hatzidakis, dans les pas d’Haridimos

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Créée en 1997 par Haridimos Hadzidakis, la Kanava Hatzidakis est dès lors axée sur la viticulture biologique. Le vignoble totalise aujourd’hui 10 hectares dans l’appellation Santorin et se compose de différentes parcelles réparties dans les villages de Pyrgos Kallistis, Megalochori, Emporio et Akrotiri à une altitude comprise entre 70 et 350 m.

Lorsque nous arrivons sur place en ce dimanche 21 octobre, trois des membres de l’équipe se sont rendus disponibles pour nous accueillir. Helena, œnologue en charge de la production, Sam, assistant export et Andreas, agronome. Tous trois nous ont réservé de petits présents en guise de bienvenue : une bouteille de blanc de la maison, le tire-bouchon assorti, un plateau de fromage et ses petits pains croustillants et même un t-shirt portant le logo du domaine !

Après un petit tour dans le chai, Helena nous montre les vignes où nous avons l’autorisation d’installer notre tente.

À notre grande surprise, ces dernières sont plantées à ras du sol et leurs sarments sont enroulés formant une sorte de gros nids ou paniers. Il s’agit d’une technique ancestrale appelée Koulara qui permet de préserver les baies de la sécheresse et des vents violents en retenant l’humidité nocturne. Riches en minéraux, les sols des Cyclades sont composés de calcaire, de sable et de roches volcaniques.

Le lendemain, après une balade sur l’île, nous avons la chance de déguster 6 vins de la maison, commentés par Helena en personne. Nous découvrons avec bonheur des cépages blancs tels que l’Aidani, l’Assyrtiko, mais aussi le cépage rouge appelé Mavrotagano (mavro=noir et tagano=croustillant) ainsi que des vins liquoreux très particuliers au doux nom de Vinsanto ou de Voudomato.

Notre coup de cœur 

Parmi les blancs proposés, nous avons adoré la cuvée intitulée « Le bâton » 2016. C’est aussi celle qui nous a été offerte à notre arrivée. Elle symbolise le passage de relai, la transmission du savoir-faire et de la philosophie de la maison de génération en génération. Le dessin de l’étiquette a d’ailleurs été réalisé par Stella, la fille des propriétaires, aujourd’hui âgée de 22 ans.  En ce qui concerne le vin, il s’agit d’un 100 % Assyrtiko, cépage indigène planté sur l’île il y a 3500 ans ! Les vins issus de cette variété peuvent être appréciés jeunes ou après plusieurs années de garde. L’île bénéficie d’un climat méditerranéen avec des étés secs et des hivers doux ce qui confère aux vins une grande fraicheur, des arômes de citron et un côté légèrement salin très agréable en fin de bouche.

Le saviez-vous ?

Le Vinsanto est le nectar doux de l’île par excellence ! Issu d’un cépage blanc, il y est produit depuis l’Antiquité ! Au cours de notre dégustation de la gamme, nous avons eu la chance de déguster le Vinsanto 2004, un assemblage d’Assyrtiko (80%) et d’Aidani (20%). La particularité de cette cuvée tient surtout à la technique de concentration des sucres : les grappes, récoltées en sur-maturité sont étalées sur des filets où elles sécheront durant 15 jours au soleil. Soutirage et fermentation sont réalisés pendant 3 mois en cuves inox ; le vieillissement en fûts de chêne durant au moins 7 ans. Une technique qui s’apparente à celle du Vin de paille du Jura. Le résultat est vraiment très surprenant : on obtient une jolie couleur marronnée du fait du séchage et des arômes de noix, de miel et de caramel avec un taux de sucres résiduels de près de 250 g/l !

Encore une bien belle découverte que celle de ce domaine ! Un grand merci à toute l’équipe aux petits soins tout au long de notre séjour (on a adoré les pâtisseries livrées devant notre tente pour le petit-déjeuner !). Quant aux vins, ils sont vraiment excellents ! Serait-ce grâce au talent des quatre œnologues de la gent féminine ? Blague à part, il est vrai qu’il est rare de compter autant de femmes dans un chai. Bravo à elles ! Une équipe jeune et très soudée à qui l’on souhaite de grands millésimes.

Au plaisir de vous revoir !

Contact

Hatzidakis Wines
Pyrgos Kallistis
84700 Santorini
+306970013556
www.hatzidakiswines.gr


Balades à faire

Pyrgos, Imerovigli & le rocher Skaros

Pour ceux qui, comme nous, préfèrent la nature aux vitrines des franchises internationales, nous conseillons une promenade dans les ruelles de Pyrgos et d’Imerovigli situé au sommet de la Caldeira. Un sentier escarpé (qu’il vous faudra chercher au milieu d’une débauche d’hôtels de luxe) conduit au rocher Skaros offrant un panorama extraordinaire sur le village et l’île de Nea Kameni. Vous y trouverez également une très belle église et les ruines d’un château vénitien érigé en 1207.

Les routes de l’île, parfois très sinueuses, sont propices aux balades en moto et aux chouettes rencontres. Alors que nous cherchions une adresse pour déjeuner (oui encore à l’heure du goûter !), voilà que nous croisons Dimitris, motard grec venant de faire l’acquisition de la même moto que nous, une Africa Twin 1000 CC. Après avoir échangé avec David sur les performances mécaniques de la machine, Dimitris contacte pour nous un restaurant. Avant de nous y rendre, il propose de nous montrer un très beau point de vue à quelques kilomètres de là.

Pour y parvenir, nous gravissons une montagne (je me cramponne, moyennement rassurée par la pente). Soudain, nous découvrons une magnifique église au blanc et bleu typiques des Cyclades. La lumière du quasi-couchant est exceptionnelle.

Après la désormais traditionnelle séance photo et le like sur notre page Facebook, Dimitris nous quitte, promettant de suivre nos aventures. Sur ses conseils, nous nous rendons au restaurant Good Heart* situé dans le village d’Akritori, le Pompéi grec.

Superbe accueil avec petits encas de bienvenue et plats maison clôturent cette journée de manière magistrale.

La météo de cette fin octobre, d’ordinaire plutôt clémente sur l’île, s’est montrée capricieuse durant notre dernière journée sur l’île : vents forts, pluie non-stop. Les pauvres motards que nous sommes avons dû nous incliner face aux caprices de dame nature. Le côté positif est que j’ai eu 6 heures pour rédiger mes articles !

Disons que nous aurons vu Santorin de manière atypique ! Nous garderons malgré tout un très bon souvenir de cette île et de ses habitants.


*Restaurant Good Heart, 84700 Akritori, Santorini

 

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One Reply to “Santorin, l’île aux merveilles”

  1. Ça fait plaisir de voir un article sur les vins locaux. L’agriculture et la culture du vin a toujours été compliqué sur Santorin : pas de source, de la pluie parfois – parfois pas et un sol pas des plus évidents pour bien faire pousser ce que l’on plante. Mais l’intérêt c’est que l’on obtient des variétés et des goûts particuliers.

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