Province d’Erzurum, Turquie
Depuis que nous avons franchi la frontière géorgienne pour entrer en Turquie, nous n’avons cessé de nous émerveiller ! Les yeux écarquillés (un peu moins pour David qui doit regarder la route) et redoublant d’onomatopées « oh ! », « whaouh ! », nous avons découvert les montagnes turques de la province d’Erzurum et leurs mosaïques de couleurs, passant de l’ocre et rouge au vert bronze et au calcaire. C’est aussi une alternance de steppes, de cols (jusqu’à 2550m et 8 degrés), et de plaines dans lesquelles la température frôle les 30° C.
Après une bonne journée de route (260 km) dans ces décors grandioses dignes des westerns américains, nous trouvons enfin un endroit où planter la tente dans une clairière, au bord d’une rivière.Au loin, il nous semble distinguer de la fumée, les habitants ayant coutume de brûler certains champs pour leur culture, nous n’y prêtons pas plus attention et installons notre campement à environ 700 mètres de là.
Il est 18h30 et la nuit vient de tomber. La tente est désormais montée. Je m’occupe des sacs de couchage et des matelas tandis que David s’affaire aux fourneaux. Précisons que les emplettes ont été des plus rudimentaires : riz, tomates, et œufs. Heureusement, le chef, habitué à composer avec peu, parvient à nous concocter une « stracciatella italienne », petite soupe à base de tomate. Alors que nous entamons le repas, je remarque que les fumées aperçues à notre arrivée sont plus denses et que le feu persiste. Il est relativement loin et la rivière reste à franchir. Certes.
Alors que nous nous apprêtons à fermer nos duvets et nos yeux, une odeur de fumée arrive jusqu’à nous. En tendant l’oreille, nous pouvons même entendre le crépitement des flammes. Cette fois, il faut agir ! Le feu gagne du terrain et mieux vaut ne pas le prendre à la légère. Je saisis mon téléphone et cherche frénétiquement le numéro des pompiers turcs : le 110. Je compose ledit numéro. Une personne décroche. Comme escompté, elle ne parle pas un mot d’anglais. Je m’échine à essayer de lui décrire la situation et notre positionnement. Je renonce. Je contacte Aline, une amie Franco-turque, afin de tenter une traduction interposée, mais l’exercice entre Paris et les montagnes turques s’avère trop complexe. Le pompier a finalement l’idée de me contacter par sms, l’écrit lui permettant de traduire en simultané sur Internet. Ouf. Après une bonne demi-heure, il m’indique qu’il a compris la situation et qu’il a bien reçu ma géolocalisation. À partir de cet instant, nous guettons à la fois les messages éventuels des pompiers et la progression du feu. Les pompiers, professionnels, s’enquièrent de notre état de santé. Pour nous, pas de problème. Nous restons tout de même à distance, les fumées noires étant très désagréables.
Il faudra une bonne heure à l’équipe de pompiers pour intervenir et maîtriser l’incendie. Quelle nuit ! Merci à eux !
Il est presque minuit lorsque nous nous endormons enfin, satisfaits de notre geste.
Au réveil, nous constatons qu’il s’agissait bien d’un feu volontaire de cultures. Or, celui-ci aurait pu être désastreux.
Tout est bien qui finit bien. En route pour de nouvelles aventures !
GB Version
Erzurum province, Turkey
Since we have crossed the Georgian border to enter Turkey, we never stopped to be amazed! With wide open eyes (well, a bit less for David who had to look at the road!) and lots of « oh! » and « wow! », we have discovered the great colorful Turkish mountains of Erzurum Province going from ochre to red and to bronze green to limestone. It was also a surprising alternation of steppes, passes (up to 2550m and 8 degrees), and of plains in which temperature verges on 30° C!
After a long day drive (260 km) in these spectacular landscapes which looked like American westerns, we finally found a nice clearing along a river where to pitch our tent for the night. In the distance, it seemed to us that there were some smokes. Since inhabitants usually burn their fields for cultures, we didn’t really care about the fire and continued to install our tent about 700 meters from it.
It was 6:30 p.m as the night fell. Our tent was now ready. I was in charge of the sleeping bags and mattresses whereas David was cooking. To be pointed out is that shopping was quite rudimentary and the only things we could find were: rice, tomatoes and eggs. Fortunately, the chef, used to cooking with the minimum, managed to prepare what he calls an Italian « stracciatella », a little tomato soup.
As we started to eat, I could see that the smokes we noticed on our arrival were now denser and that the fire was persisting. Admittedly, the fire was pretty far away from us and there was still a river to cross but…
We were about to close both eyes and bags, a smell of smoke reached us. In the silence of the night, we could even hear the flames cracklings. This time, we had to do something! The fire was gaining ground and we had better not take it lightly. I frenetically grabbed my phone seeking for the Turkish number for firefighters and found it: 110. I dialed it. Somebody picked up the phone. As expected, the fireman wasn’t able to speak a word of English. I put great efforts in trying to describe the situation and position but it was too difficult so I finally quit. I decided to contact my friend Aline, who speaks Turkish fluently but again this translation exercice between Paris and the Turkish mountains is really too complicated. The fireman finally decided to send me short messages, written English being easier to translate into Turkish. After about thirty minutes, he told me he had understood the situation and was able to send a team to the location I had given to him. Alleluia!
From that moment on, we simultaneously watched out for our phones and possible messages and of course for the fire. In the meantime, the firefighters asked several times for our state of health. No problem for us. We nevertheless stay far way from the fire, the black smokes being really bad.
It took an hour until the firefighters arrived and could control the fire. What a night! Thank you very much to them!
It was almost midnight as we finally could fall asleep, happy of what we had done.
This morning as we wake up, we noticed that indeed the fields had probably been burnt on purpose by a farmer. But, this could have been worse.
All’s well that ends well. We are now ready for more adventures!