Les femmes de la biodynamie (1)

Les closeries des Moussis

 

closeries des moussis

Elles sont jeunes, dynamiques et vigneronnes ! Elles, ce sont Pascale Choime et Laurence Alias, toutes deux passionnées d’agriculture, d’agro-écologie et bien sûr de vin. En 2009, elles ont créé les Closeries des Moussis dans le village d’Arsac, situé dans l’appellation Haut-Médoc. Ce qu’elles considèrent au départ comme une activité secondaire et presque de « loisirs » prend rapidement le pas sur leurs métiers respectifs.

Aujourd’hui, nos deux vigneronnes possèdent 2 hectares de vignes avec des parcelles réparties sur les communes du Pian-Médoc et de Cantenac et l’équivalent d’un hectare qu’elles louent et font cultiver dans d’autres appellations bordelaises, Blaye et l’Entre-Deux-Mers.

D’emblée en viticulture biologique car elles veulent avant tout travailler « sans se faire de mal » en préservant la biodiversité, elles passent progressivement en biodynamie entre 2010 et 2012 ; leurs vins sont certifiés Demeter depuis 2015, un choix pour la marque motivé par l’envie d’appartenir à un groupe plus large afin de faire connaître la démarche à un plus grand nombre de personnes.

« C’est en goûtant les vins d’autres vignerons que nous avons réalisé que la biodynamie serait un moyen d’utiliser le moins de cuivre possible, l’un de nos objectifs de départ. »

Silice ? Bouse de corne ? Au départ, ce que les deux femmes lisent dans les ouvrages de biodynamie ne les convainc guère. Or, l’application des préparations fournit d’excellents résultats. D’un point de vue homéopathique, on constate une vraie accélération de la régénération des sols. Leur approche est donc davantage technique et pragmatique que spirituelle même si Laurence évoque la manière philosophique dont elle « communique » avec les plantes et les animaux. Depuis quatre ans, nos vigneronnes travaillent en effet avec deux magnifiques traits bretons.

« Le cheval est idéal pour travailler sur de petites surfaces telles que les nôtres. »

Laurence poursuit en disant que bien qu’il demande trois fois plus de travail qu’un labour mécanique, le labour au cheval constitue une vraie valeur ajoutée, tant du point de vue de la relation avec l’animal que du bénéfice de ce dernier sur la vigne elle-même. Les sols sont moins tassés et les vieilles vignes respectées.

Dans le chai, Laurence nous explique qu’elle réalise l’élevage de leurs vins en barriques de 400 et 600 L et en fûts de 225 L pour les petites cuvées. Pour l’entretien des barriques, nos vigneronnes préfèrent de loin la vapeur au méchage à l’aide de soufre, qu’elles n’emploient pratiquement jamais car elles trouvent que ce dernier durcit les barriques et par conséquent, les vins qu’il peut rendre secs. Précisons à ce propos que l’emploi de sulfites est très faible dans les vins du domaine, 10 à 15 mg/l en moyenne.

David attire snotre attention sur un autre contenant qu’il a repéré dans le chai. « C’est une amphore en grès ? »

Laurence acquiesce. L’imposante jarre achetée d’occasion et âgée d’une centaine d’années est utilisée pour la réalisation d’une cuvée de blanc.

Contrairement à la pratique courante du Bordelais qui consiste à assembler des terroirs et des cépages différents afin de constituer un type de vin particulier, nos deux vigneronnes travaillent en sélection parcellaire « à la bourguignonne ». Chacune de leurs cuvées correspond à une parcelle ou à un groupe de parcelles présentant un terroir homogène.

Spécificités du domaine : les vendanges s’effectuent en caissettes, les grappes sont ensuite éraflées puis mises en cuves grâce à un tapis élévateur. Enfin, les vins sont travaillés par pigeage (ou par foulage au pied) c’est-à-dire en le remuant manuellement et non à l’aide d’une pompe. La fermentation débute naturellement sans aucun apport de levures.

Après toutes ces explications, nous avons hâte de découvrir les vins et leurs particularités.

Nous commençons par la cuvée Virevolte issue des vignes situées dans le Blayais avec des sols argilo-calcaires, 100 % merlot. Macération de 6 jours seulement. Gouleyant, fruité, on aime son côté aérien et très peu tannique. À déguster plutôt frais (14 à 16º C).

Puis vient l’excellente Closeries des Moussis 2016, la cuvée classique du domaine en Haut-Médoc, sur des sols de graves. L’assemblage de Cabernet-sauvignon (70%), merlot (20%) et cabernet franc (10%) est effectué à la parcelle. Élevage en barriques. Température de service entre 19 et 20º C.

Notre coup de cœur :

La cuvée Baragane 2016, issue de vieilles vignes pré-phylloxériques (datant approximativement de 1850) complantée avec une dizaine de cépages dont Petit Verdot, Malbec, Carménère et des cépages plus anciens comme le Manseng noir. Plusieurs recherches ont d’ailleurs été nécessaires afin d’identifier les plus anciens d’entre eux ! Fraîcheur et acidité confèrent à cette cuvée un grand potentiel de garde.

Le saviez-vous ?

Le nom de la propriété Closeries des Moussis est une pure invention de Laurence et de Pascale. Les moussis sont de petits lutins qui, selon la mythologie grecque, protègent les cultures céréalières et les vignes. Quant au terme « closeries », il leur semblait plus approprié et coquet que le simple « clos ». Voilà donc comment est né le nom du domaine.

Chaque cuvée fait également l’objet d’un petit brainstorming. Le baragane n’est autre que le poireau sauvage que l’on peut trouver dans les vignes.

En résumé : peu de matériel, de la simplicité, du respect et beaucoup de passion et d’amour à la vigne comme au chai, telle est la philosophie de nos deux vigneronnes. Et le résultat est délicieux ! Allez vite découvrir leurs vins !

Contact :

Closeries des Moussis

23 Allée du Blanchard

33460 Arsac

Tél. : 06 70 61 31 39

 http://closeriesdesmoussis.fr/

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