Notre séjour dans le Bordelais n’aurait pas été complet sans un détour par le Sauternais, dans l’antre d’un pionnier des vins naturels, M. Alain Dejean au domaine Rousset-Peyraguey.
« Nous sommes 8900 viticulteurs bordelais, 11 produisent des vins naturels, mais seulement 4 d’entre eux n’ajoutent aucun sulfite. »
C’est précisément parce qu’il est contre toute utilisation de produits chimiques et autres conservateurs du vin tels que les sulfites que M. Dejean s’est retiré de l’appellation Sauternes et qu’il commercialise ses vins en tant que « vins de France ».
L’anthroposophe nous explique que même les organismes de certification comme Demeter autorise l’emploi de sulfites (70 mg/l) ainsi que du sorbate de potassium, substances qui, à terme, peuvent provoquer des cancers et autres maladies graves.
Dans ce même souci de traçabilité, il effectue des analyses très poussées à la recherche de 528 traces de produits chimiques et de 200 métabolites sur chacun de ses vins en suivant le cahier des charges Dynamis, élaboré par l’association Terra Dynamis constituée d’agriculteurs et dont le but est l’échange, la réflexion, la recherche de compréhension commune permettant une formation continue.
Cerné par de grands domaines tels que le Château d’Iquem, Lalique ou encore la maison Rotschild travaillant en conventionnel, c’est-à-dire ayant recours aux produits chimiques, notre paysan viticulteur, comme il aime à se définir, redouble d’efforts pour que les sols de ses 10 ha ne soient pas impactés.
Et ça paie ! En bouche, c’est une délicieuse explosion de saveurs et d’arômes de fruits confits ! Il nous suffit de fermer les yeux pour imaginer la chaleur de l’Espagne et de ses savoureuses oranges cueillies à maturité.
M. Déjean travaille principalement avec 3 cépages : le sémillon à 80 %, le sauvignon à 15% et la muscadelle pour les 5 % restants.
Particularité des Sauternes de la maison : à leur mise en bouteille, les vins ont une légère amertume ; celle-ci s’estompe avec le temps pour laisser place à de jolis arômes d’orange confite. Ce phénomène s’explique par la volonté d’utiliser uniquement des produits naturels (huiles essentielles, décoction de plantes, etc.) sans aucun ajout de conservateurs et sans aucune filtration.
Notre coup de cœur :
Choix cornélien pour définir notre coup de cœur tant les nectars dégustés sont divins !
Le « Vin de voile de Sauternes » millésime 2002. Élevage en barrique enterrée dans le sable sec durant 63 mois. Belle acidité et grande fraîcheur. Notes de figue, de miel et d’abricots secs, bref, un délice !
Le saviez-vous ?
La douelle d’une barrique en bois mesure généralement 12 millimètres d’épaisseur. Le domaine Rousset-Peyraguey possède quant à lui des douelles conservées de génération en génération dont l’épaisseur se situe entre 22 et 27 millimètres et datant pour les plus âgées de 1899 ! Moralité, plus la douelle est épaisse, plus longue est la durée de vie de la barrique. Rappelons qu’une vieille barrique ne marquera pas le vin comme le ferait une barrique récente.
Contact :
Domaine Rousset Peyraguey
8 Arrançon
33210 PREIGNAC
Tél. : 06 14 40 44 72